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Lachrimae
Randi Stene, mezzo-soprano - Rolf Lislevand, luth
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Médiathèque
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Petit à petit, la discographie des Lachrimae de Dowland s'étoffe et l'on croyait, par exemple, qu'avec l'interprétation d'un Jordi Savall, particulièrement mystique et douloureuse, tout était dit. Je m'en voudrais de garder sous silence cette nouvelle interprétation qui, si elle n'atteint pas l'absolue perfection - mais celle-ci est-elle de notre monde ? - n'en est pas moins bouleversante que celles qui l'ont précédée. A la tête d'un ensemble instrumental plus fourni que de coutume, Rolf Lislevand nous offre une vision très personnelle de ce recueil de pavanes qu'il fait alterner avec quelques Songs parmi les plus émouvants du compositeur. Ainsi a-t-on un heureux contraste entre la sonorité doucement nimbée de l'ensemble instrumental et ces intermèdes vocaux, sobres, dans lesquels la voix est, le plus souvent, accompagnée par le seul luth. Et quelle voix ! Chaude, discrètement voilée, expressive à souhait ! Randi Stene est davantage connue dans le monde anglo-saxon que chez nous où elle fit, entre autres, une furtive apparition dans Reigen de Philippe Boesmans. Ce nouvel enregistrement devrait nous la faire connaître et apprécier davantage, autant qu'il contribuera à ravir les admirateurs de Rolf Lislevand dont les qualités de luthiste sont bien connues des amateurs de musique ancienne. Enfin, reste la musique de Dowland, poignante, profondément humaine, admirablement mise en valeur par cette interprétation où jamais l'attention de l'auditeur n'est mise en péril. Bien au contraire, le bel équilibre du programme, le climat nostalgique et mystérieux dans lequel évolue l'ensemble instrumental, la douce lumière qui éclaire les passages vocaux, la rendent passionnante à plus d'un point de vue.PW |
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